9h30 à 14h45
📍 Carrefour des arts et des sciences, Université de Montréal
Salle C-3061, pavillon Lionel-Groulx
3150 rue Jean-Brillant, Montréal (QC) H3T 1N8
Gratuit et ouvert au public
L’événement se déroule dans un endroit accessible pour toustes. Une rampe d’accès se trouve au 3200 rue Jean-Brillant. Cliquez ici pour voir comment y accéder.
🎧 Avant-midi : Interprétation simultanée (anglais ↔ français), Après-midi : Ateliers en parallèle en anglais et en français
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10h-10h30
Et si votre personnage préféré bégayait? La représentation selon les personnes concernées
Geneviève Lamoureux, M. Sc., doctorante en orthophonie et personne qui bégaie
🎧 👐 Présentation en français. Traduction simultanée (anglais) offerte.
Cette présentation propose un retour sur un projet de recherche qualitative portant sur les représentations médiatiques du bégaiement. Cinq entrevues de groupe ont été menées auprès de 24 participant·e·s : majoritairement des adultes qui bégaient, mais aussi des clinicien·ne·s et des proches. Ces échanges ont permis d’ouvrir un espace réflexif sur les expériences vécues, les désirs et les inconforts liés à la représentation du bégaiement dans les médias.
Les participant·e·s ont été invité·es à imaginer ce que pourrait être une représentation médiatique juste et porteuse du bégaiement, à réfléchir aux dynamiques relationnelles et sociales entourant un personnage qui bégaie, ainsi qu’aux effets qu’une telle présence médiatique pourrait avoir sur leur propre vécu, ou sur la perception du public. À travers ces discussions, plusieurs tensions ont émergé entre visibilité et stigmatisation, réalisme et mise en scène, soulignant la complexité de représenter la disfluidité d’une manière qui soit à la fois authentique, nuancée et émancipatrice.
Ce projet cherche à faire émerger des pistes de réflexion concrètes pour des représentations plus justes, sensibles et nuancées du bégaiement – en s’appuyant sur les perspectives et les vécus des personnes concernées. Les résultats de cette recherche orienteront les outils de sensibilisation qui seront créés dans le cadre de la thèse de Geneviève Lamoureux.
À propos de l’intervenante

Geneviève Lamoureux est doctorante en sciences de l’orthophonie et de l’audiologie à l’Université de Montréal, où elle est membre du Laboratoire d’innovation en orthophonie ainsi que du Laboratoire CinéMédias. Personne qui bégaie, elle centre ses recherches sur la diminution de la stigmatisation liée au bégaiement et aux différences communicationnelles. Elle s’intéresse aux liens entre représentation, pouvoir et inclusion. Dans le cadre de ses travaux, elle a initié la création de nouvelles représentations médiatiques du bégaiement, notamment en produisant « Le public, c’est nous » (sortie prévue en novembre 2025) — un court-métrage collaboratif mené avec plusieurs organismes partenaires. Le Festival Voix et Médias s’inscrit dans la continuité de son projet doctoral, en tant qu’espace de création, de diffusion et de réflexion collective.
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10h30-11h
Projet vidéo : le regard des jeunes sur la représentation
Amélie Fournier, MBA, MPO, directrice générale de l’AJBQ
Sébastien Finlay, MPO, doctorant en orthophonie et personne qui bégaie
Geneviève Lamoureux, M. S.c., doctorante en orthophonie et personne qui bégaie
Association des jeunes bègues du Québec
🎧 👐 Présentation en français. Traduction simultanée (anglais) offerte.
Lors du camp d’été 2025 de l’Association des jeunes bègues du Québec (AJBQ), des jeunes de 8 à 17 ans ont participé à la création de capsules vidéo autour de la représentation. Ce projet de co-création, mené dans le cadre d’un partenariat entre l’AJBQ et Voix et Médias, vise à offrir un espace d’expression et d’action, dans le cadre d’un camp déjà bien ancré dans la communauté. Deux capsules vidéo ont été créées avec les jeunes :
– Ce que j’aimerais que les gens sachent sur le bégaiement
– Ce que j’aimerais dire sur la représentation
La présentation expliquera la démarche et présentera les capsules. Amélie Fournier, directrice générale de l’AJBQ et Sébastien Finlay, candidat au doctorat en sciences de l’orthophonie qui mène présentement un projet de recherche sur les retombées du camp discuteront ensuite de l’impact de ce type de projet sur les jeunes.
À propos des intervenant.e.s

Orthophoniste depuis vingt ans, Amélie Fournier est également directrice générale de l’Association des jeunes bègues du Québec (AJBQ) depuis 2024. Sensible aux réalités vécues par les jeunes qui bégaient et leurs familles, elle s’investit activement dans le développement de projets qui favorisent la confiance, l’expression et le sentiment d’appartenance. Parmi ceux-ci, le camp d’été de l’AJBQ constitue une expérience unique au Québec pour les jeunes de 8 à 17 ans qui bégaient : l’une des rares occasions pour eux de se retrouver entre pairs, dans un espace de partage et de soutien, au sein d’une communauté bienveillante. Présente sur le terrain pendant le camp 2025, Amélie a pu observer de près la portée du projet de co-création des capsules et l’impact de ce moment privilégié sur les jeunes.

Sébastien Finlay, M.P.O., est doctorant en sciences de l’orthophonie et de l’audiologie à l’Université de Montréal. Il s’intéresse à la façon dont les approches cliniques et communautaires peuvent soutenir les personnes qui bégaient dans toutes les sphères de leur vie. Il collabore actuellement avec l’Association des jeunes bègues du Québec sur un projet d’évaluation des retombées de leur camp estival. Lui-même une personne qui bégaie, Sébastien souhaite contribuer à rendre la diversité communicationnelle plus visible et célébrée.

L’Association des jeunes bègues du Québec (AJBQ) est un organisme communautaire qui soutient les jeunes qui bégaient, de 0 à 17 ans, ainsi que leurs familles. Fondée sur des valeurs d’empathie, d’inclusion, d’entraide, d’expertise et de confiance, l’AJBQ accompagne les jeunes dans leur parcours en valorisant une approche bienveillante et inclusive du bégaiement. Par des activités, des ateliers, un camp d’été annuel, des ressources éducatives et des espaces de partage, elle crée des occasions d’échange, d’apprentissage et de développement. L’AJBQ contribue à faire rayonner les voix des jeunes concerné·es tout en favorisant leur confiance et leur pouvoir d’agir.
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11h à midi
Table ronde : La représentation des personnes aphasique dans et par le théâtre
Annie Carrier, comédienne dans la troupe du Théâtre Aphasique
Isabelle Côté, directrice du Théâtre Aphasique
Gabrielle Boucher, orthophoniste et doctorante en lettres françaises
Ingrid Verduyckt, professeure en sciences de l’orthophonie
Alexandra Tessier, chercheuse postdoctorale
🎧 👐 Présentation en français. Traduction simultanée (anglais) offerte.
Cette table ronde rassemblera cinq panélistes qui discuteront de la représentation des personnes aphasiques à travers la pratique théâtrale. Les échanges s’articuleront autour de la manière dont le théâtre peut devenir un espace de création et de transformation du regard porté sur l’aphasie.
Annie Carrier, comédienne dans la troupe du Théâtre Aphasique, partagera son expérience et sa perception de son rôle de comédienne. Isabelle Côté, directrice artistique du Théâtre Aphasique, abordera les enjeux artistiques de cette démarche inclusive, ainsi que la réception des œuvres par le public et les institutions culturelles. Gabrielle Boucher présentera son projet de thèse portant sur la représentation des personnes aphasiques au théâtre. Enfin, Ingrid Verduyckt et Alexandra Tessier discuteront des résultats d’un projet de recherche consacré au Théâtre Aphasique, en explorant la particularité de cette initiative née dans le milieu clinique et des tensions et apports que peut entraîner cette double posture en art et réadaptation.
À propos des intervenant.e.s

Ayant fait des études de maîtrise en communication interculturelle et internationale à l’Université Laval, Annie Carrier avait une carrière florissante au sein du ministère fédéral des Affaires étrangères, lorsqu’un accident vasculaire cérébral a bouleversé sa vie. Depuis cinq ans, elle apprend à composer avec l’aphasie et deux troubles de la parole, l’apraxie verbale et la dysarthrie. Engagée et passionnée, elle est comédienne au Théâtre aphasique depuis deux ans et siège désormais à son conseil d’administration. Le théâtre est pour elle bien plus qu’une scène : c’est un espace de liberté où les mots reprennent vie au-delà des limites physiques. Entourée de personnes ayant vécu des épreuves similaires, elle y a retrouvé confiance et un profond sentiment d’appartenance. Forte de son parcours, Annie souhaite sensibiliser le plus de gens possible à l’aphasie ainsi qu’aux différents handicaps, en démontrant que la résilience, la créativité et la solidarité peuvent transformer les épreuves en forces.

Bachelière de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM en profil Jeu et en profil Enseignement de l’art dramatique, Isabelle Côté a enseigné l’art dramatique pendant deux ans avant de prendre la direction générale et artistique du Théâtre Aphasique en 1996. Elle anime des ateliers d’art dramatique, crée, fait la mise en scène et la promotion de productions théâtrales, tout en administrant l’organisme.

Créative, engagée et passionnée par le théâtre et l’orthophonie, Gabrielle a amorcé en septembre 2023 un Doctorat en Lettres françaises à l’Université d’Ottawa, portant sur la représentation de l’aphasie au théâtre. Son projet de thèse s’intitule Les maux pour le dire : l’aphasie dans le théâtre québécois (2000-2025). Gabrielle est également diplômée de la maîtrise en orthophonie de l’Université Laval et possède un baccalauréat et une maîtrise en théâtre.
Elle est fortement interpellée par les croisements entre les domaines de la santé et des arts. Ainsi, lors des dernières années, elle s’est beaucoup impliquée au sein d’organismes communautaires mettant de l’avant l’inclusion sociale des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral, dont le Théâtre Aphasique. Dans ce cadre, elle a écrit et mis en scène des pièces de théâtre pour des personnes vivant avec des différences communicationnelles, dont l’aphasie.

Professeure agrégée en orthophonie à l’Université de Montréal, Ingrid Verduyckt Ph.D. (elle), dirige le Laboratoire d’InnoVations en orthophonie (Labo IV), un espace de recherche axé sur la participation sociale des personnes vivant avec des différences communicationnelles. Chercheuse au CRIR et co-présidente de l’organisme Vocavie, elle s’investit dans des approches interdisciplinaires et inclusives, où la voix des personnes concernées occupe une place centrale.

Alexandra Tessier est stagiaire postdoctorale au département d’orthophonie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse aux pratiques inclusives et au déploiement du champ d’action des orthophonistes, plus particulièrement dans les environnements sociaux. Alexandra privilégie les méthodes de recherche participative, une conception sociale du handicap et les projets avec des retombées pratiques et concrètes pour réaliser une société plus inclusive à l’égard des personnes sourdes ou handicapées, notamment sur le plan de la communication.

Depuis 1995, le Théâtre Aphasique co-crée et produit des pièces avec des personnes aphasiques. Ces créations, souvent élaborées sur plusieurs mois, voire plusieurs années, sont ensuite présentées dans des festivals et des lieux de diffusion majeurs à travers le Québec. Au fil des ans, la troupe a touché des publics variés à travers le Québec, notamment au Théâtre Périscope, au Monument-National et au Gesù.
En 2025-2026, pour souligner son 30ᵉ anniversaire, le Théâtre Aphasique a lancé Le silence qui parle, une exposition itinérante mêlant médiation culturelle, conférences scientifiques, théâtre et sensibilisation à l’aphasie. L’exposition a été accueillie dans plusieurs villes du Québec, dont Québec et Montréal, notamment au Musée de la civilisation et à l’Écomusée du Fier-Monde.
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Ateliers de co-création : aphasie (en français) et bégaiement (en anglais)
Choix parmi deux ateliers en simultané
13h15-14h30
Vivre la co-création théâtrale avec le Théâtre Aphasique (en français seulement)
Isabelle Côté, directrice du Théâtre aphasique, avec la troupe
Plongez au cœur du processus créatif du Théâtre Aphasique en découvrant de l’intérieur ce que les comédien·nes aphasiques expérimentent lors des répétitions. L’aphasie devient ici une source de création, un moteur d’expressivité et d’inventivité.
À travers des exercices de réchauffement physique et vocal, de concentration, de mémoire, d’écoute et d’expressivité, les participant·es seront invité·es à explorer la communication et le théâtre par le geste, la voix, le corps et l’imaginaire.
À propos des intervenant.e.s

Bachelière de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM en profil Jeu et en profil Enseignement de l’art dramatique, Isabelle Côté a enseigné l’art dramatique pendant deux ans avant de prendre la direction générale et artistique du Théâtre Aphasique en 1996. Elle anime des ateliers d’art dramatique, crée, fait la mise en scène et la promotion de productions théâtrales, tout en administrant l’organisme.

Depuis 1995, le Théâtre Aphasique co-crée et produit des pièces avec des personnes aphasiques. Ces créations, souvent élaborées sur plusieurs mois, voire plusieurs années, sont ensuite présentées dans des festivals et des lieux de diffusion majeurs à travers le Québec. Au fil des ans, la troupe a touché des publics variés à travers le Québec, notamment au Théâtre Périscope, au Monument-National et au Gesù.
En 2025-2026, pour souligner son 30ᵉ anniversaire, le Théâtre Aphasique a lancé Le silence qui parle, une exposition itinérante mêlant médiation culturelle, conférences scientifiques, théâtre et sensibilisation à l’aphasie. L’exposition a été accueillie dans plusieurs villes du Québec, dont Québec et Montréal, notamment au Musée de la civilisation et à l’Écomusée du Fier-Monde.
13h15-14h30
La DISFLUIDITÉ en MOUVEMENT (en anglais seulement)
Aidan Sank, co-fondateur et directeur général, SPACE et Liiiam McLaughlin, artiste en danse et création sonore, personne qui bégaie
La DISFLUIDITÉ en MOUVEMENT est un atelier coanimé par Aidan Sank, directeur exécutif et cofondateur de SPACE, et Liiiam McLaughlin, artiste bègue, qui explore comment nos voix s’incarnent dans nos corps. Notre objectif est de mettre en lumière la relation souvent négligée entre la voix et le corps, et de débloquer une compréhension plus profonde de l’expérience disfluente en pensant, bougeant et créant ensemble. À travers la conversation, la réflexion et l’exploration physique, La DISFLUIDITÉ en MOUVEMENT construit un pont entre la disfluidité et l’expression incarnée (embodiment). Cet atelier est ouvert et accessible à toustes!
À propos des intervenants

Aidan est le cofondateur et directeur général de SPACE, un organisme à but non lucratif qui œuvre à créer plus d’espace pour le bégaiement. Il collabore avec la communauté bègue en tant qu’allié depuis près de 15 ans, et a travaillé pendant plus de dix ans à New York comme créateur théâtral et éducateur artistique. Aidan est reconnaissant envers les nombreuses personnes qui bégaient et qui lui ont appris à réellement écouter et communiquer. Il vit à Vancouver.

Liiiam McLaughlin est un artiste en danse et création sonore, basé à Brooklyn, NY, États-Unis. Sa pratique artistique s’enracine dans le « stutter/dancing », une exploration du mouvement qui situe l’expérience profondément incarnée du bégaiement dans des cadres chorégraphiques et pédagogiques. En utilisant le potentiel indiscipliné du bégaiement, il vise à perturber les attentes sociétales autour de l’efficacité et de la communication qui s’ancrent si souvent dans la vie quotidienne. Son travail s’articule activement autour de deux questions fondamentales : Que peut enseigner le bégaiement au mouvement? Que peut enseigner le mouvement au bégaiement? Il est très reconnaissant de participer à Voix et Médias et a hâte d’y célébrer la puissance de la disfluidité.

SPACE (Stuttering, People, Arts, Community, Education) est un organisme à but non lucratif qui lutte pour la justice en matière de handicap en misant sur la communication inclusive, les arts et la défense des droits (advocacy). Fondé en 2023 par Aidan Sank et une équipe dévouée de bénévoles, SPACE est la seule organisation née de la conviction que l’amélioration des conditions de vie des personnes qui bégaient rend le monde meilleur pour tout le monde. Au moyen de l’advocacy collective, de l’équité en matière d’écoute et de l’expression créative, SPACE donne à voir ce que peut être une communication inclusive et propose des moyens concrets pour la mettre en œuvre. Ses activités comprennent des actions publiques pour contrer la stigmatisation, des ateliers d’écoute pour faire évoluer les normes de communication, ainsi que des programmes communautaires et artistiques destinés aux jeunes et aux jeunes adultes qui bégaient. SPACE œuvre à bâtir un monde qui écoute mieux les personnes qui bégaient, et tout le monde, par extension.